L’innovation est un pilier de la stratégie de développement du port de Brest. Un travail de veille continue permet d’identifier de nouvelles technologies aptes à optimiser les activités traditionnelles (exemple du numérique), de préparer des transitions d’activités (exemple des nouveaux carburants) et de capter de nouvelles activités (exemple des énergies marines renouvelables).
L’innovation est de fait l’un des défis de la nouvelle concession. BrestPort souhaite renforcer ses capacités d’innovation, et être un site pilote pour les entreprises porteuses d’innovation maritime et portuaire.
Les projets européens ne sont pas uniquement des moyens de financement des phases prospectives. Ils offrent avant tout un cadre de collaboration avec d’autres ports, entreprises et centres de recherche travaillant comme BrestPort sur les meilleures solutions pour la transition énergétique et numérique.
BrestPort est ainsi partenaire de 5 nouveaux projets européens couvrant les besoins de phases de R&D dans les domaines de l’énergie et de la digitalisation des opérations portuaires.
Le port est aussi port pilote pour la Région Bretagne, partenaire du projet REDII (analyses d’opportunité concernant l’hydrogène (H2) et l’ammoniac).
Par la déclaration d’Esbjerg, les Etats de la Manche/ mer du Nord se sont engagés à développer conjointement l’éolien offshore sur la zone : plus 65 GW en 2030, 150 GW en 2050 et 20 GW en 2030 pour la production d’hydrogène (H2) vert. Ce plan de déploiement très ambitieux est un défi pour les acteurs.
En réponse à cette déclaration, des ports, aéroports et industriels de la manche-mer du Nord ont monté le projet « DIOL». L’objectif est d’organiser le réseau de plateformes (ports/ aéroports) et de services logistiques aptes à répondre aux besoins de production, déploiement, maintenance et verdissage des activités. Outre l’étude des moyens techniques, DIOL produira une roadmap pour le déploiement effectif des fermes éoliennes offshore sur la zone incluant l’identification des zones de déploiement ou de stockage des éoliennes avant leur installation.
Le principal objectif est de préparer le port de Brest à ces déploiements, en complétant les études d’aménagement financées par l’Ademe (projet “Inflow”) et en intégrant le réseau de ports/aéroports de la zone Manche / mer du Nord. Plusieurs actions complémentaires seront menées, concernant le verdissage des chaines logistiques et leur optimisation par des outils numériques (ex : accès aux conditions environnementales, modélisation des zones de stockage des composants).
Ports et aéroports : Esbjerg (coordinateur), Nidersachsen ports (Cuxhaven, Emden), Den Helder, Oostende et Brest
Centres de recherche : VIVES (Be), Fraunhofer (De) : drones
Entreprises : AquaSmart (NL, AUV), Skeydrone (BE, drones), SeaTopic (IS) ; Brittany Aviation (hélico et drones), H2X (H2)
La Région Bretagne et le port de Nantes : observateurs.
Le consortium mettra en place un réseau d’intérêt pour impliquer notamment les acteurs publics, les développeurs et exploitants de parcs éoliens
Planning : 4 ans (avril 2023 – mars 2027)
Budget du projet : 7 300 000 € ;
◦ Budget BrestPort : 603 500 € ;
◦ Co-financement : 60%
Les objectifs de décarbonation établis par la Commission Européenne sont un défi pour le secteur maritime. Les échéances sont courtes (-30% de réduction des émissions de CO2 dès 2030). Les potentielles alternatives aux hydrocarbures sont encore nombreuses et trop peu matures pour envisager leur utilisation à court terme. Seul le GNL, et plus encore le bio-GNL, pour lesquels les réseaux de transport existent, émergent pour assurer une 1ère phase de transition énergétique.
Dans ce contexte, BrestPort s’est joint à un consortium européen pour élaborer le projet « GSC ». GSC rassemble des ports, des instituts de recherche et des industriels de la zone Manche-mer du Nord pour identifier et tester des solutions techniquement et économiquement viables à court terme pour le verdissage des chaines logistiques autour des ports : usage de bio-carburants, fourniture d’électricité à quai, le report modal et analyse du bénéfice environnemental des solutions sélectionnées. Le projet soumis en avril 2023 au programme de coopération interrégionale « Interreg » mer du Nord a été sélectionné en octobre 2023.
Pour le port de Brest l’objectif est de poursuivre par des études détaillées, techniques, économiques et financières, le travail engagé en 2023 avec le support de GRDF, de la Banque des Territoires, de la Région et du réseau “Movin’On” sur la mise en place d’un site de production de bio-GNL au port de Brest. GSC permettra également de bénéficier des travaux menés par le consortium sur les différentes solutions de décarbonation des chaines logistiques, notamment les solutions de connexion des navires à quai ou l’usage de biocarburants.
GSC est coordonné par le port de Hambourg et implique les ports de Bergen (Dk), Waalwijk (NL), Kristinehamns et Vänerhamn (Sw), North Sea Port (NL/BE) et Brest. Ce consortium est complété par des entreprises et centres de transfert : Modility (DE), RISE (Sw), Circoe (FR), et par un réseau d’intérêt qui sera mis en place au niveau de chaque territoire partenaire et au niveau transnational.
Planning : 3 ans (nov. 2023 à nov. 2026)
Budget du projet : 3.660.300 €,
◦ 298 250 € pour le port de Brest,
◦ Budgets financés à hauteur de 60% par les fonds européens.
En réponse aux objectifs européens très ambitieux de réduction des gaz à effets de serre, des réseaux de coopération se mettent en place pour étudier des alternatives aux actuelles sources d’énergies que sont les hydrocarbures et le gaz. Pour tous, l’hydrogène (H2) est considéré comme l’une de ces alternatives, à plus ou moins long terme, ce pour des usages directs ou indirects (composante des e-fuels par exemple). Dans le domaine maritime, l’H2 relève encore de la prospective.
Pour sécuriser ses choix d’investissements, BrestPort s’est joint à plusieurs consortia européens pour analyser les conditions de développement du marché de l’H2 et inscrire le port dans les réseaux maritimes d’import et de distribution de l’H2. « HYDEA» est l’un de ces projets. Il rassemble des ports, des instituts de recherche et des industriels de la zone Atlantique avec comme objectif d’identifier et tester des solutions techniquement et économiquement viables aux besoins énergétiques portuaires : usage comme carburant pour la logistique portuaire et le transport terrestre et maritime, fourniture d’électricité à quai, etc. La zone Atlantique est aussi considérée comme une zone de production d’H2. Le projet étudiera de fait les potentiels de production et d’export de l’H2 en zone Atlantique.
Outre de positionner le port de Brest dans les futurs réseaux maritimes de transport de l’H2, l’objectif de BrestPort est d’étudier les conditions techniques, économiques et financières d’usage de l’H2 pour les besoins portuaires, et plus particulièrement pour la connexion des navires à quai. HYDEA complète ainsi le projet REDII (étude générale menée par la Région Bretagne sur les usages potentiels de l’H2), H2 Ports Valley qui focalise sur les services portuaires pour l’import, la distribution et l’approvisionnement des navires en H2 et le projet “B-LNG” visant la fourniture de GNL aux utilisateurs portuaires.
HYDEA est coordonné par EnergyLab (Vigo) et implique les ports de Vigo, Seville, Leixoes et Brest ; Cork, Galway, Nantes, Guadalquivir (associés), des entreprises (EODEV, EVO, HIVE) et des centres de R&D (Université de Porto, France Energies Marines, NUI, MTU (Ir)
Planning : 3 ans (déc. 2023 à déc 2026)
Budget du projet : 3 432 000 €
◦ 261 600 € pour le port de Brest,
◦ Budgets financés à hauteur de 75% par Interreg Atlantique.
L’UE a positionné l’hydrogène (H2) comme l’une des solutions privilégiées pour remplacer les énergies carbonées et a fixé un objectif ambitieux de 10 Mt pour la production d’H2, et de 10 Mt pour l’import d’H2 d’ici 2030. Dans cette stratégie, la mer du Nord est considérée comme un corridor stratégique d’import/export d’H2 dans lequel les ports joueront un rôle central.
Des obstacles restent à surmonter pour transformer cette vision en réalité. Une coopération étroite entre les ports, les opérateurs d’infrastructures et les consommateurs est nécessaire pour harmoniser les politiques, les normes et la production d’H2. De plus, l’investissement dans les chaînes de valeur de l’H2 doit être stimulé par des solutions viables.
En réponse à cette ambition, le projet NS H2V Ports vise à créer des corridors H2 entre les ports de la mer du Nord, en établissant des partenariats innovants entre ports, producteurs et consommateurs d’H2. Plus précisément il a pour objectifs de :
Développer un “schéma directeur » pour le développement de l’H2 dans les ports de Brest, Den Helder, Esbjerg et Brême, modèle pour les autres ports de la mer du Nord
Produire un schéma directeur général pour la mer du Nord, incluant des recommandations sur la stratégie d’import/export
Préparer les solutions techniques pour les usages de l’H2 et carburants dérivés dans les ports, incluant la conception des navires et solutions de soutage, les opérations portuaires, la production, le stockage et distribution de l’H2
Créer un réseau d’échange d’expertise et d’expérience et de coopération, préparant la mise en place de partenariats innovants et structurants
La transition énergétique du secteur maritime est un sujet complexe. La coopération est essentielle pour réussir. Le projet implique un consortium diversifié de partenaires issus de l’industrie, de la science et de l’administration portuaire/publique :
New energy coalition (Coordinateur), Agence de développement Nord Hollande,
Institute for Shipping Economics & Logistics (Bremen), Université de Caen, Ballard Power Systems (H2 for heavy transport and logistics),
Ports d’Esbjerg (Dk), Brest (Fr), Bremen (De, Hanseatic Stadt), Laholm (municipalité, Sw)
Planning : 3 ans (janv 24 à déc 26)
Budget du projet : 1 500 000€,
◦ Budget de Brest : 137,5K€;
◦ Cofinancement UE : 60%
Le domaine maritime a tardé à exploiter pleinement les moyens numériques modernes. Les normes très spécifiques définies pour les cartes et les aides à la navigation ont isolé ce secteur des progrès techniques de l’internet. En cas d’accident, les échanges entre le navire et la terre restent majoritairement vocaux. L’arrivée de nouveaux réseaux de communication satellitaires, de nouvelles normes pour la navigation numérique ou encore l’usage popularisé de drones et de senseurs vont considérablement améliorer la prévention et la gestion d’accidents, avec des échanges terre-mer « visuels » et continus sur la situation à bord et autour du navire.
OVERHEAT vise à préparer, démontrer et promouvoir ces nouveaux moyens de prévention, détection, gestion des accidents à bord des navires. Le scénario retenu est celui d’un incendie à bord d’un porte containeur et la prise en charge du navire jusqu’au port d’accueil. Les résultats s’appliqueront à d’autres types de risques tels que ceux associés aux nouveaux carburants.
Le port de Brest a engagé depuis 2 ans un travail collectif sur les outils numériques d’aide à la gestion des entrées/sorties de navires, incluant leur pilotage jusqu’au quai d’accostage ou à la forme de RN.
L’outil actuel permet d’intégrer à la carte marine portuaire un ensemble de données physiques (contour des quais, position des bollards, des grues…) et environnementales (hauteur d’eau, météo, vagues, courants). Le tout est un “jumeau numérique” du plan d’eau. Il permet de préparer et de gérer le routage des navires au port et de rejouer le déroulé des opérations.
L’objectif est d’améliorer ces outils en exploitant les évolutions technologiques (partage de données) et les modèles économiques associés pour optimiser et sécuriser les opérations portuaires, notamment les opérations à risque.
Ports : Valencia, Genova, Brest, Gdyndia, Bremenhaven (associé) et centres de secours
Compagnies maritimes/ logisticiens : Grimaldi, GTS Logistic
R&D: ISSNOVA (Lead, It); IMAT (It) ; ENSM (Fr) ; ISL (De) ; TSASS (Pl)
PME: ILOT, TopView (AUV), MODIS, Peopletrust (senseurs), SeaTopic (e-nav), Circoe (CRT)
Planning : 3 ans (janv 24 à déc 26)
Budget du projet : 7 M€
◦ Budget de BrestPort : 443 750 €;
◦ Co-financement européen: 70%